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Avant de partir, Luc avait branché la télé sur une chaîne d'informations continues via le satellite: d'autres témoignages concordants avaient été recueillis auprès de personnes habitant les localités environnantes. Ces témoins affirmaient que, sans nul doute, un engin, qu'il soit spatial ou non, avait bien survolé le secteur toutes lumières clignotantes avant de disparaître subitement. Il n'y avait qu'un point de divergence: certains assuraient que l'ovni s'était bel et bien crashé dans les champs et d'autres certifiaient, au contraire, que l'engin avait remis les gaz et disparu à une vitesse largement supérieure à celle du son, d'où les déflagrations et les turbulences. Ainsi, d'heure en heure, le mystère ne faisait que s'épaissir.

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Luc arrivait sur place. Les forces de l'ordre avaient établies un périmètre de sécurité afin de tenir les curieux à l'écart de la zone d'investigation. Mais il connaissait plusieurs accès possibles en contournant par la départementale 1001; des accès peu évidents pour un automobiliste, mais pour un cycliste... Une butte plutôt abrupte à gravir qui en aurait découragé plus d'un, mais pas Luc. Il était déterminé. Une seule chose le préoccupait: s'assurer que l'on ne puisse voler son vélo. C'est qu'il y tenait à son "fidèle destrier"; il lui avait coûté un mois de travail l'été dernier. Il dénicha un épais buisson qui le cacherait à la vue de tous et l'enchaîna au tronc. 

Rassuré, il s'attaqua à la paroi crayeuse et bientôt, se hissa au niveau des champs. Comme prévu, personnes dans les environs. Puis, de petit bois en petit bois, de bosquet en bosquet, longeant un champ dont le dénivelé le cachait de la vue d'un éventuel guetteur, il parvint au pied de l'oppidum où il savait trouver à son sommet, à une vingtaine de mètres du chemin agricole qui le coupait en deux, un trou d'obus où il allait jouer plus jeune avec Frédéric. Naturellement, toujours par souci de discrétion, cheminer au pied de l'oppidum. Bientôt, Luc était allongé dans son poste d'observation qui constituait vraiment la planque parfaite avec son buisson qui le recouvrait en partie.

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Il sortit de son petit sac à dos la paire de jumelles qu'il avait pris soin d'emporter et commença à observer le manège des chercheurs revêtus de combinaison blanche. Munis d'étranges appareils, ils arpentaient un champ zone par zone, tandis que d'autres installés dans leur voiture semblaient pianoter sur des claviers d'ordinateurs portables. Puis un hélicoptère apparut et s'attarda au dessus du champ d'investigation à basse altitude. Peut-être qu'il surveillait les lieux, qu'il faisait des prises de vues aériennes, ou les deux.

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En observant tous ces scientifiques et les quelques journalistes autorisés qui s'agitaient au loin, luc se dit:" Et s'ils se trompaient d'endroit. Peut-être que les extraterrestres, si extraterrestres il y a, les ont orientés sur une fausse piste. Il faut peut-être chercher ailleurs, beaucoup plus loin." 

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Jusqu'à quelle heure allaient-ils s'acharner ? Peu importe. De toute façon, dans ce trou d'obus Luc se sentait chez lui et c'était un des rares endroits épargné par les détritus. D'ici, la vue était magique avec ces herbes sauvages, mer de verdure ondulant sous le vent, et il était grisant de dominer les paysages magnifiques qui s'étalaient à ses pieds: les champs alentours et tous ces petits bois, les étangs de Saint-Sauveur qui, de l'autre côté de la route départementale qui se déroulait en un interminable ruban foncé, miroitaient au soleil telles de gigantesques émeraudes. Et pour compléter le tableau, au loin, Amiens dont la cathédrale et la tour Perret se dressaient comme deux phares destinés à guider les voyageurs égarés.

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Laissant de côté les scientifiques, Luc contempla les évolutions grâcieuses d'un rapace indifférent à toute cette agitation humaine. Ayant repéré une proie, l'oiseau majestueux stabilisa son vol quelques instants avant de fondre sur elle disparaissant du champ de vision de Luc. Bientôt, il réapparut, une malheureuse proie entre ses serres. 

Luc s'allongea sur le dos et s'abandonna à une douce torpeur. Son organisme lui rappelait qu'il avait du sommeil à rattraper.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, un peu plus de deux heures s'étaient écoulées. Il frissonna, le fond de l'air avait un peu fraîchi, et s'étira. Il jeta un coup d'oeil aux alentours et constata qu'il n'y avait plus personne. Alors, il dévala l'oppidum et toujours sur la réserve au cas où..., il entama ses petites investigations personnelles sans crainte d'une quelconque contamination, puisqu'aucunes procédures de sécurité n'avaient été prises: plus de gendarmes, plus de périmètre de sécurité.

Luc décida de ne pas s'attarder là où s'étaient activés ceux qui l'avait précédé: c'étaient des "pro" et bien équipés en plus, autant dire que les recherches avaient dû être minutieuses,  et élargit ses recherches au delà des secteurs déjà passés au peigne fin. Mais comme le temps passait et qu'il ne trouvait rien, pas même un brin d'herbe calciné et que la nuit commençait à tomber, il se dit qu'il était temps de rentrer. Il aurait toujours l'occasion de revenir un autre jour.

Il rebroussa chemin par le haut de l'oppidum. Là où il prenait fin, on pouvait admirer en contre-bas les méandres incertains d'un ruisselet qui couraient le long de pâturages où paissaient des vaches; très encaissé, il dégageait comme un petit air de paysage alpestre.

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Au lieu de retourner directement à son vélo, sans qu'il sache véritablement pourquoi, Luc décida de faire un crochet par une petite sapinière où les géants de jadis avaient cédé la place à de plus modestes. Il était tard et il se trouvait à l'opposé de l'endroit d'où il avait une chance de faire des découvertes intéressantes. Alors, pourquoi avait-il la sensation étrange que quelque chose le retenait en ces lieux ?

Alors qu'il errait aux abords de la sapinière plus qu'il ne cherchait, il sentit soudain le sol se dérober sous ses pieds. Il chuta dans un trou. Le choc fut rude. luc était sonné.

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Lorsqu'il reprit ses esprits, il constata qu'il se trouvait dans un trou pas très large, mais d'au moins trois mètres de profondeur et qu'il ne devait d'être indemne qu'à un tapis de feuilles mortes qui avait considérablement amorti sa chute. D'ailleurs, pourquoi des feuilles mortes là où il n'y avait quasiment que des sapins ? Comme sa montre au cadran orné à présent d'une belle éraflure n'avait pas résisté à la chute, il ne lui était plus possible de se repérer dans le temps. Et pour couronner le tout, les ronces et les mauvaises herbes qui s'épanouissaient en surface formaient comme un chapeau qui empêchait la lumière de cette fin d'après-midi de filtrer.  

Comme il ne se ressentait pas trop du "gadin" qu'il venait de se prendre, Luc tenta d'escalader la paroi de terre crayeuse en s'aidant des quelques racines qui émergeaient çà et là, en vain. À chaque fois qu'il croyait qu'il touchait au but, la racine cédait ou sa prise sur la paroi s'effritait sous ses doigts, et c'était de nouveau le plongeon au fond de la fosse.

Lorsqu'il prit conscience qu'il ne parviendrait pas à se sortir seul de cette prison de terre, un formidable sentiment de claustrophobie le submergea et alors qu'il était assis, Luc se redressa et tandis que ses doigts labouraient fébrilement la terre, il appela à l'aide. Tous ses appels demeurèrent sans réponse. Il bredouilla:

- j'arriverai jamais à remonter... Je suis cuit... Je vais crever ici... Si au moins j'avais pris mon canif, ragea t-il, j'aurais pu creuser des encoches dans la terre !

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Recroquevillé au fond de son trou, Luc continuait à se lamenter sur son sort quand en appuyant sur la fonction éclairage du cadran de sa montre à quartz qui émit pendant quelques secondes une brève lueur, il crut discerner, dissimulée par les feuilles qui constituaient son coussin , tout contre la paroi, en face de lui: une petite ouverture.

Plein d'espoirs, il déblaya les feuilles mortes et découvrit l'entrée d'une étroite galerie, si étroite d'ailleurs, qu'il lui faudrait ramper s'il espérait trouver son salut de ce côté. Après un long moment de réflexion et d'hésitation, il décida de s'y risquer. Tenter, sur quelques mètre au moins. Elle devait déboucher quelque part, un petit courant d'air la parcourait. En fait, il était terrorisé. Il avait peur que la galerie ne s'effondre sur lui ou de rester coincé. Pour le coup, perdu à jamais. Finalement, c'était un acte inconscient, complètement irréfléchi. Faire demi-tour, c'était le mieux. On finirait bien par le trouver, au fond de son trou. Appeler sans cesse à l'aide. Les secours ne tarderaient pas à se mettre à sa recherche.

Mais alors qu'il s'apprêtait à rebrousser chemin, Luc se rendit compte que la galerie s'élargissait progressivement. Tant et si bien que bientôt, il put progresser à genoux. 

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Il estimait avoir parcouru une bonne cinquantaine de mètres lorsque, après un coude, apparut un rond lumineux. 

- Enfin, la sortie, soupira t-il. 

Soulagé, il reprit sa progression le coeur léger. C'était comme si on lui avait ôté un poids de ses épaules et, c'est alors que la galerie s'effondra sur lui.

Luc sursauta et s'éveilla en sueur, le coeur battant à tout rompre.

- Dieu merci ! Ce n'était qu'un mauvais rêve ! s'écria t-il.

Mais..., il n'était ni dans sa chambre, ni dans aucuns autres lieux familiers...! Alors, où...? 

L'obscurité était totale, palpable. Il ne pouvait absolument rien distinguer. L'atmosphère oppressante mettait son instinct en garde.

Luc avait la sensation confuse de ne plus être dans un lieu appartenant à la Terre. 

Tag(s) : #Stars Knights Legend Époque 1 LE COMMENCEMENT
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